Par Adrien Falzon
De tout temps, l’homme a toujours été fasciné par l’océan. Cette fascination a nourri les fantasmes des marins à travers les âges… Les fonds marins seraient peuplés de créatures étranges et maléfiques. Des sirènes de la Grèce antique au poulpe géant attaquant le Nautilus du capitaine Nemo, l’histoire foisonne de mythes et légendes.
Rien n’est plus effrayant que la vue des abysses et c’est dans ce mélange de peur et de fascination que les premiers explorateurs sous-marins sont nés. Imaginez le courage de ces hommes intrépides bravant l’inconnu au péril de leur vie.
Les débuts
C’est dans des eaux sûres et de faible profondeur que furent effectués les premières tentatives. Les premières traces d’utilisation de dispositifs sous-marins remontent à la fin du IVème avant J-C.
Selon la légende, Alexandre le Grand aurait lui-même tenté d’explorer les fonds de la méditerranée à l’aide d’une cloche à plongée. Cette cloche, baptisée Colympha était en fait un tonneau percé de plaques de verre permettant de voir l’extérieur.
Cette méthode fut largement utilisée dans les travaux sous-marins jusqu’en 1690, année où le physicien Edmond Halley la perfectionne en y ajoutant des réserves d’air.
L’appareil permet désormais à deux plongeurs d’atteindre 18 mètres de profondeurs. Le système permet également aux plongeurs de sortir du tonneau grâce à un casque en verre relié à la cloche, rendant le travail sous-marin bien plus aisé.
En 1715 fut créé le premier habit de plongeur par le chevalier Pierre Rémy de Beauve, premières versions du corset en métal et du casque doté de vitres, qui deviendront plus tard le Scaphandre. ce dernier était alimenté en air par un soufflet situé hors de l’eau.
L’apparition du scaphandre
Le mot Scaphandre apparaît en 1765, à partir du grec skaphe « la barque » et andros « l’homme ». Bien qu’il désigne en réalité ce qui s’apparente à un gilet de sauvetage, il deviendra par la suite le terme employé pour les équipements de plongée sous-marine.
Le premier scaphandre autonome doté d’une réserve d’air intégrée à la combinaison est inventé en 1805 par le Français Touboulic. Émergent alors au cours des décennies suivantes deux types de plongées : le plongeur autonome avec réserve et le scaphandrier pied lourd alimenté en air par une pompe située hors de l’eau.
De la plongée professionnelle…
Jusque là réservée aux travailleurs sous-marins et à l’armée, la plongée va rapidement évoluer grâce à deux avancées notables : l’invention du détendeur et des palmes.
Le premier détendeur fut breveté en 1838 par le docteur Manuel Théodore Guillaumet. Ce système relié à une vessie gonflable fut le premier modèle de bouée stabilisatrice avec inflateur. La mise au point des palmes par le commandant Commandant Louis Corlieu 1914 (déjà esquissées par Léonard de Vinci), rendirent les déplacements sous l’eau plus aisés et plus rapides.
Les avancées sur les matériaux et les systèmes de régulations n’ont alors cessés d’évoluer jusqu’en 1943 où à Bandol est apparue la plongée autonome comme nous la connaissons .
Cette année là Cousteau essaya son dernier prototype du scaphandre Cousteau-Gagnan et celui-ci passa le test. Il permit à Frédéric Dumas d’atteindre cette même année les 62 mètres. Il devint le premier scaphandrier autonome à subir les effets d’une Narcose à l’azote (ivresse des profondeurs).
En 1945 Cousteau et Gagnan font breveter le modèle CG45 commercialisé sous le célèbre nom d’Aqua-Lung inventé par Cousteau et signifiant poumon aquatique. La commercialisation du CG45 permis d’ouvrir le monde sous-marin au grand public.
… A la plongée grand public
La pratique et le matériel de la plongée se sont ensuite largement développés au cours des années qui ont suivis, améliorant considérablement le confort et la sécurité des plongeurs.
L’avancée des connaissances en matière de décompression, de gestion des mélanges gazeux et de leur assimilation par l’organisme permet aujourd’hui aux plongeurs TEK de descendre à plus de 100 mètre de profondeur. Le record étant détenu depuis 2005 par le nageur de combat égyptien Ahmed Gamal Gabr pour une plongée à 332,35 m.
Bien que la plongée se soit démocratisée et les images des trésors sous marins aient été largement diffusés, l’océan continue de fasciner l’homme. Et pour cause plus de 90% de ses profondeurs restent à explorer….
Alors laissez vous tenter… et à vos masques.
A propos de l'auteur
Benoit Chartrer est un membre fondateur et pilote le projet Fishipédia. Sorti d'une formation d'ingénieur en physique, il a progressivement changé de spécialisation en se tournant vers les technologies Web. Passionné de voyage et de biologie, il tient également un compte Instagram dédié à la photographie animalière.