La posidonie (Posidonia oceanica) est une espèce végétale endémique des eaux méditerranéennes. Elle est protégée sur une grande partie de son aire de répartition.
Elle se rencontre en herbier sur divers substrats entre la surface et 40 mètres. Certains herbiers sont âgés de plus de 100 000 ans. C’est l’unique fleur de la Méditerranée avec une floraison ayant lieu d’août à novembre.
Une herbe magique ?
La posidonie joue un rôle écologique majeur et essentiel pour le développement de la vie.
Elle est nécessaire pour la reproduction des animaux et leur développment : ce sont dans ses denses herbiers que de nombreux juvéniles grandissent. De nombreux d’animaux adultes s’y réfugient et y chassent (oursin, serran écriture, girelle commune, hippocampe, rascasse…).
En plus du développement de la faune, la posidonie est précieuse pour stabiliser les fonds sableux sur lesquels elle repose. Ces racines participent à la solidification des sols et à l’équilibre naturel des milieux.
Enfin, comme toutes les plantes, la posidonie participe au phénomène de photosynthèse. Sa large abondance lui a d’ailleurs valut le surnom de « poumons » de la Méditerranée.
Avec la disparition de cette espèce, on assisterait rapidement à l’appauvrissement de la biodiversité méditerranéenne.
Or aujourd’hui, des menaces pèsent sur cette herbe essentielle au développement de la vie.
Quand les ancres détruisent les fonds marins par inadvertance
Chaque été, sur les côtes méditerranéennes françaises, environ 1 700 bateaux de plus de 24 mètres mouillent leurs ancres sur les herbiers de faible profondeur.
Plus les bateaux sont longs, plus l’ancre est lourde et plus les dégâts sont importants. En remontant, l’ancre mouillée dans les herbiers va créer de grandes trouées en arrachant tout sur son passage, en mettant les racines à nues.
Ces ancrages intensifs laissent de grandes cicatrices dans les herbiers qui mettront parfois plus d’un siècle à guérir, quand la guérison est possible.
Ces grandes trouées créent un milieu défavorable au développement de la posidonie, avec l’apparition, dans certains cas, du sulfure d’hydrogène qui est un composé entraînant une limitation du développement, voire une disparition de la plante.
Navigateurs, préférez les fonds sableux !
Un ancrage sur fonds rocheux n’est pas non plus favorable : de nombreuses espèces pondent leurs œufs ou font leur nids dans les crevasses (poulpe, calamar…). A la remontée, l’ancre et la chaîne vont causer du tort aux espèces vivants sur ces dernières (destruction de nids, de lieux de vie…). En plus, l’ancre aura plus de chance de rester coincée.
Il est donc préférable de mouiller l’ancre sur une zone sableuse car :
– elle est plus facilement identifiable depuis la surface
– l’ancre aura une meilleure accroche
– les dégâts causés par l’ancre ou la chaîne seront moins importants sur un fonds sableux
- Découvrir la vie sous-marine: Méditerranée, Steven Weinberg
- Impact de l’ancrage sur les herbiers de posidonie, Arnaud Abadie, Séminaire sur le milieu marin 2016, STARESO, Calvi, France
- L’impact des ancrages sur les herbiers de Posidonie, Andromède Océanologie, Youtube
A propos de l'auteur
Benoit Chartrer est un membre fondateur et pilote le projet Fishipédia. Sorti d'une formation d'ingénieur en physique, il a progressivement changé de spécialisation en se tournant vers les technologies Web. Passionné de voyage et de biologie, il tient également un compte Instagram dédié à la photographie animalière.