Tétras, Combattant, vivipares… Il est parfois difficile de reconnaître le sexe des poissons. A travers des exemples, nous vous proposons un guide pratique pour découvrir les cas de dimorphisme les plus courants.
La question du sexe des poissons et la proportion mâle/femelle est souvent importante pour la réalisation d’un aquarium équilibré et homogène.
Le propos de cet article est d’apporter quelques règles afin de mieux distinguer les différences chez quelques espèces communes en aquariophilie. Il existe de nombreux autres poissons non abordés ici qui feront progressivement l’objet d’articles dédiés.
D’un point de vue général, les mâles sont généralement plus colorés que les femelles, caractéristique particulièrement marquée chez certains cichlidés et Betta, et chez les ovovivipares et les killis. Pour le reste, la tâche devient plus ardue. A noter cependant, les femelles sont souvent plus trapues que leurs congénères.
Les ovovivipares
Les ovovivipares regroupent les poissons donnant directement naissance à des alevins autonomes après incubation interne.
Cette catégorie comportant le fameux guppy en chef de file est caractérisée par le fait que les mâles, plus petits que les femelles, sont beaucoup plus colorés et possèdent un organe de reproduction externe visible sous l’abdomen : le gonopode.
Les mâles sont très pressants auprès des femelles et il convient de limiter la proportion de ceux-ci pour ne pas épuiser les génitrices. Les femelles ont un abdomen rebondi qui laissent souvent apparaître, par transparence, les alevins en gestation.
Le Micropoeclia picta est un bon exemple du dimorphisme sexuel de la catégorie.
Les Labyrinthidés
Les Labyrinthidés sont des poissons pourvus d’un système de respiration en surface : le labyrinthe.
Emmené par le célèbre combattant, les mâles sont plus grands et plus colorés que les femelles. Ils sont souvent pourvus de nageoires plus développées. Ils en usent à l’occasion pour impressionner leurs congénères. Les mâles sont parfois très caractériels et titillent les femelles qu’ils croisent.
Chez les Bettas les plus connus, il est conseillé de placer plusieurs femelles pour un mâle afin de leur épargner trop de stress. En particulier, pour le combattant et certains Bettas belliqueux, il est formellement déconseillé d’implanter plusieurs mâles dans un petit espace car leur agressivité les conduirait à des combats mortels.
Les colisas et gouramis ont des spécifications similaires mis à part qu’ils ne sont pas violents. Les mâles sont plus grands et colorés. Souvent les femelles sont ternes, plus discrètes voire timides.
Les killies
A l’instar du combattant, les mâles sont plus gros et beaucoup plus colorés que les femelles. Dans un bac spécifique, ils passeront leur temps à parader montrant sans retenue leur livrée à leurs groupies.
Les cichlidés
Nous présenterons les poissons de cette catégorie en partant des genres les plus aisés à différentier. Nous ne parlerons pas ici des Cichlidés africains qui méritent un article à eux-seuls.
Ainsi, au sujet du dimorphisme, hors lac africain, la palme revient aux cichlidés nains. Par exemple, les poissons du genre Apistogramma. Les mâles sont en effet plus grands et plus colorés que les femelles, la différence est très perceptible.
Chez les Dicrossus, Les femelles sont plus petites et plus trapues que les mâles. Ceux-ci ont également une nageoire caudale plus développée.
Ça commence à se compliquer avec d’autres genres de petits cichlidés comme l’adoketa. Ici, la distinction est principalement basée sur le fait que les bandes verticales du mâles sont moins marquées que chez la femelle. De plus, il semblerait que le mâle ait une tête plus carré et plus massive.
La différenciation est moins aisée pour de nombreux autres cichlidés sud-américains tel le scalaire ou le discus.
Chez les scalaires, en présence de poissons strictement issus des mêmes souches, les mâles sont plus grands et légèrement plus colorés que les femelles mais ces différences ne sont perceptibles qu’à l’âge adulte. Au moment du frai, les mâles présentent un organe de reproduction cylindrique comparé à l’oviducte conique des femelles.
Chez les discus (ou poisson pompadour), la reconnaissance est très ardue, surtout à la suite des différentes sélections dont ils ont fait l’objet. A priori, si les deux critères suivants sont remplis, on est en présence d’un mâle :
– Présence d’une légère gibbosité frontale
– Prolongement des derniers rayons mous de la nageoire dorsale
Attention, tous les mâles ne présentent pas ses caractéristiques, cependant la loi semble fonctionner dans l’autre sens. Il se dit également que les discus mâles ont la bouche plus large et la lèvre supérieure plus épaisse.
Les « petits poissons de bancs »
A commencer par les Tétras : La plupart de ces poissons sont des espèces qui ne présentent pas un dimorphisme sexuel flagrant. A tout le moins, à l’âge adulte, les mâles sont parfois légèrement plus colorés. Les femelles sont souvent plus grosses et ont l’abdomen plus rebondi. Étant des poissons vifs et toujours en banc, la différentiation devient parfois sportive !
Toujours chez les tétras, les mâles de certaines espèces ont les nageoires colorés, comme c’est le cas pour l’Hyphessobrycon robustulus (ci-dessous).
Chez les Cyprinidae (Danio, Barbus…), les mâles sont souvent plus petits, plus colorés et plus vifs que les femelles. Les femelles ont également l’abdomen plus rebondi.
Chez les poissons du genre Nannostomus, les mâles sont là encore plus intensément colorés. Ils sont également plus élancés que les femelles.
Les poissons Arc-En-Ciel
Les poissons arc-en-ciel , originaires d’Océanie, ont un dimorphisme marqué. Les mâles sont plus colorés que les femelles et sont généralement de plus grandes tailles.
Les Corydoras
Les femelles sont plus massives que les mâles du fait d’un abdomen plus conséquent.
Les autres poissons
En règle générale, les autres sortes de poissons courants (loricaridés, poissons de verre, etc..) sont difficiles à différencier et il est conseillé pour de plus amples détails de consulter la fiche fishipedia correspondante.
Si vous le souhaitez, n’hésitez pas à nous envoyer des photos mâle-femelle d’espèces manquantes en cliquant ici ou en nous contactant via notre formulaire dédié.
*poissons pourvus en particulier d’une nageoire dorsale à rayons
A propos de l'auteur
Benoit Chartrer est un membre fondateur et pilote le projet Fishipédia. Sorti d'une formation d'ingénieur en physique, il a progressivement changé de spécialisation en se tournant vers les technologies Web. Passionné de voyage et de biologie, il tient également un compte Instagram dédié à la photographie animalière.