labre vert
Nom scientifique | Labrus viridis |
---|---|
Descripteur | Linnaeus |
Année description | 1758 |
Statut IUCN (Monde) | VU |
Famille | Labridae |
Genre | Labrus |
Introduction
Labrus viridis, plus communément appelé « labre vert », est le plus grand labre des récifs méditerranéens. Quelques populations sont également répertoriées dans les eaux littorales océaniques à proximité de Gibraltar. En 1999, des spécimens ont été pêchés au Danemark. Il se pourrait que l'espèce soit devenue très rare dans ces eaux.
Il doit son nom commun à la couleur des juvéniles. Comme les autres Labrus, tous les individus naissent femelles et certaines se transforment en mâle durant la croissance. Plusieurs morphotypes existent, avec des couleurs très distinctes. Comme chez la grande vieille, il est possible que plusieurs espèces soient décrites sous une même appellation.
Bien que ses populations diminuent de manière drastique depuis les années 1950, le labre vert a seulement été considéré comme menacé en 2010. Depuis cette date, l'IUCN le répertorie comme « espèce vulnérable ». Des enregistrements font état d'individus de plus de 60 centimètres dans le sud de la mer Adriatique à la fin des années 70. Dans les années 90, on rencontrait encore dans certaines zones reculées de grands mâles d'une cinquantaine de centimètres. Entre 2010 et 2020, il semblerait qu'aucun individu de plus de 35 centimètres n'ait été répertorié.
Le labre vert a une longévité officielle de moins de vingt ans. Toutefois, il est probable que ce poisson atteigne les 30 ans, à l'instar de Labrus bergylta. Les principales menaces résident dans la pêche artisanale non contrôlée et la pêche récréative. La pêche de cette espèce est interdite dans plusieurs pays, comme en Croatie. Cependant, souvent confondu avec d'autres labres, peut-être tout aussi menacés mais non protégés, l'interdiction est difficilement applicable.
Les grands labres jouent un rôle écologique fondamental dans les écosystèmes. Certaines espèces, comme Labrus viridis, souffrent de leur manque de notoriété. Elles sont encore attrapées par mégarde pour être consommées en soupe dans une partie du pourtour méditerranéen.
Qui est-il ?
Le genre Labrus
En 2021, le genre Labrus comprend quatre espèces selon FishBase. Ces poissons sont communément appelés « vieille » mais cette appellation ambiguë désigne aussi des espèces des genres Symphodus, Bodianus, Cheilinus, Stethojulis, Pseudodax ou encore Polylepion.
Le terme pourrait faire référence à l'aspect du poisson une fois mort. Ce terme ne fait cependant pas honneur à ces labres particulièrement colorés. Toutes les espèces sont exclusivement marines et originaires de l'est de l'océan Atlantique. Plusieurs taxons sont rencontrés en mer Méditerranée.
Les Labrus sont des spécialistes de la chasse aux crustacés et aux mollusques. Ils sont dissociables des plus proches labres par leur ligne latérale décrivant une courbe régulière. Leurs lèvres sont charnues et la nageoire dorsale est longue et unique.
Ces petits cousins des mérous fréquentent les zones rocheuses non loin du littoral. Ils sont hermaphrodites, naissent femelles puis se transforment en mâle durant la croissance. Le mâle est solitaire et territorial. Il ne tolère pas la présence de concurrents dans sa zone de vie. En période de reproduction, chaque mâle réalise un nid d'algues puis protège les œufs jusqu'à l'éclosion.
Comme chez la plupart des labridés, les différences de couleur entre mâles et femelles sont généralement marquées. La coloration et les motifs évoluent tout au long de la croissance, avec des transformations parfois totales, comme chez L. mixtus. Chaque espèce possède différentes teintes en fonction de la région, aspect d'autant plus marqué pour les poissons présents en Atlantique et en mer Méditerranée.
Au moins une espèce est considérée comme menacée par l'IUCN. D'autres populations semblent avoir été durement impactées dans plusieurs régions et les observations se sont raréfiées avec le temps. Il semble que les études autour de l'état de santé des populations soient rares à cause du manque d'intérêt économique pour ces espèces. Outre la pêche, ces poissons sont menacés par la détérioration des herbiers de posidonie.
Ces poissons sont particulièrement ciblés par la pêche récréative et attrapés comme « prise accessoire » par les pêcheurs professionnels. Ils souffrent d'une gestion inexistante de la pêche et de l'absence totale de mesures de conservation. Comme les mérous, les grands spécimens sont sédentaires et faciles à capturer. Nous conseillons donc de relâcher ces poissons en cas de prises accidentelles, d'autant plus qu'ils contiennent de nombreuses arêtes, ce qui les rend difficiles à consommer.
Morphologie
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Type
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Taille moyenne35 cm
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Taille maximale55 cm
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Longévité20 ans
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Motiftâches
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Type
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Taille moyenne35 cm
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Taille maximale55 cm
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Longévité20 ans
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Motiftâches
Comment reconnaître le labre vert ?
Le corps est allongé, la tête se termine par un museau long et pointu. Comme les autres labres, ce poisson possède des lèvres épaisses.
Les jeunes sont verts fluorescents, facilement reconnaissables à leur bande latérale argentée et au motif de points blanc sur l'ensemble des flancs. Les femelles peuvent prendre différentes teintes, avec un mélange d'orange, de rougeâtre, de marron et de blanc. Les grands mâles sont verdâtres à rougeâtres, recouverts de points argentés à bleuâtres.
Cette espèce ne peut être confondue avec le labre merle car aucun liseré bleuté n'entoure les nageoires. Elle est également dissociable de la grande vieille par son corps allongé, alors qu'il est fortement trapu chez cette dernière.
Différences entre mâles et femelles
Les mâles étant tous issus d'une transformation des femelles, ils sont systématiquement plus grands que ces dernières.
Mode de vie & Comportement
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régimecarnivore
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Sociabilité mâlessolitaire
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Sociabilité femellesvivant en groupe ou solitaire
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territorialitéOui
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Rythme biologiqueDiurne
Le labre vert est un prédateur vif de taille moyenne. Il semble particulièrement craintif. En cas de danger, il se réfugie dans les anfractuosités des rochers ou dans les denses herbiers de posidonie. Les adultes sont solitaires et territoriaux, en particulier les grands mâles. Cependant, des observations de couple ont été répertoriées.
Ce grand labre est un chasseur opportuniste qui se nourrit aussi bien de poissons, de crustacés ou de mollusques. Sa forme allongée, sa puissante dentition et ses canines lui permettent d'attraper ses proies dans les zones encaissées des rochers.
Reproduction
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Mode de reproductionovipare qui pond sur substrat découvert
La reproduction a lieu de la fin de l'hiver au milieu du printemps. Dès le début du cycle, le mâle réalise un nid et y attire les femelles environnantes. Durant l'accouplement, le mâle parade et féconde une seule femelle à la fois, mais il peut attirer d'autres femelles plus tard dans la saison.
Comme chez ses congénères, les œufs adhèrent à la végétation. Rapidement après l'éclosion, les larves sont emportées par les courants et se développent en eau plus profonde.
Le changement de sexe intervient à partir d'environ 27 centimètres. Il est possible qu'il soit déterminé par le manque de mâle reproducteur dans une zone donnée.
Espèce inoffensive
Cette espèce ne présente pas de danger particulier pour l'Homme en cas de rencontre dans son milieu naturel.
D'où vient-il ?
État de conservation des populations (IUCN)
Présence géographique & État des populations
L'espèce est présente de la côte marocaine jusqu'au nord du Portugal. Elle est également répertoriée en mer Méditerranée. Sa présence en mer Noire et en mer du Nord doit être confirmée, tout comme sur la côte atlantique française.
Toutes les populations sont en baisse sauf dans les aires marines protégées. Des études ont été menées pour comprendre le cycle de reproduction, des jeunes ont été obtenus en captivité. Ces expériences pourraient permettre un repeuplement dans les zones où les populations sont en danger critique. Elles ont aussi été menées dans l'optique d'insérer des labres verts à proximité des élevages de saumons. Les labres verts chassent et consomment les poux du poisson qui font des ravages au sein de l'aquaculture des salmonidés.
Quel est son habitat ?
Caractéristiques du milieu naturel
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Profondeur2 - 50 m
Présentation du biotope
On a peu d'information sur la profondeur maximale à laquelle réside cette espèce. Elle semble principalement cantonnée aux eaux littorales, à une profondeur inférieure à 50 mètres. Le milieu typique est rocheux, avec la présence de nombreux herbiers dans lesquels les jeunes peuvent chasser et grandir. Les grands spécimens vivent en zone plus profonde, à proximité des parois rocheuses et des zones mixtes.
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Sources & Réalisation
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Benoit Chartrer
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